Molécule de synthèse
L'utilisation de molécules de synthèse ou l'art de fabriquer des senteurs de toutes pièces
La parfumerie est un art qui est utilisé par de nombreuses cultures depuis l'Antiquité. Aussi, celle-ci s'est grandement perfectionnée au fil du temps, parvenant à capter toujours plus d'odeurs et se dotant d'une expertise toujours plus approfondie. Néanmoins, encore aujourd'hui, toutes les senteurs environnantes ne peuvent pas être recueillies. Comme l'explique le talentueux Edmond Roudnitska, « Si la nature est généreuse, la synthèse l’est infiniment plus, et sa corne d'abondance, ce sont des milliers de produits qu'elle a apportés aux parfumeurs. »Les origines de la parfumerie de synthèse
Les molécules de synthèse ont fait leur apparition dans le secteur de la parfumerie dans le même temps que se développait la chimie organique. Pour vous donner un ordre d'idées, elle est apparue plus exactement grâce à la découverte de la coumarine par le chimiste britannique Sir William Henry Pekin, en 1870. En l'occurrence, il s'agit d'une molécule à l'odeur de foin, d'amende et de tabac, très utilisée encore aujourd'hui en parfumerie. Depuis ce jour, on ne compte plus le nombre d'odeurs qui ont été reproduites en laboratoire. D'ailleurs, la parfumerie compte de plus en plus de molécules de synthèse dans ses jus. Qui plus est, au-delà d'apporter une plus grande variété de senteurs utilisables à nos parfums, notons qu'il s'agit d'un procédé de fabrication à faible coût, ce qui en fait un moyen de fabrication très avantageux. En outre, nous estimons aujourd'hui que seulement 5 % des compositions de parfum en moyenne contiennent des ingrédients naturels. Néanmoins, les molécules de synthèse ont été pendant très longtemps pointées du doigt par des associations de protection de l'environnement à l'image de Greenpeace. En effet, pendant bien des années, il s'agissait de produits néfastes pour la santé. Fort heureusement, les molécules de synthèse sont aujourd'hui très contrôlées par les réglementations européennes et bien des produits ont d'ailleurs été retirés du marché et des laboratoires.
Le champ des possibles élargi par les molécules de synthèse
Si les molécules de synthèse sont tant utilisées aujourd'hui, c’est tout bonnement parce qu'il y a des notes olfactives qu'il est impossible d'obtenir de manière naturelle. En outre, certaines fleurs comme le muguet, le lilas, le jasmin, la pivoine, la jacinthe ou le magnolia n'extraient plus aucune odeur lorsque l'on essaye de les distiller. Toutefois, les parfums floraux ne sont pas les seuls concernés. En outre, les molécules de synthèse se retrouvent dans de multiples familles. La famille verte donne plus d'éclat aux parfums et rassemble des senteurs d'herbe coupée ou de feuillage printanier. La famille gourmande reproduit de manière synthétique l'odeur de la vanille, de la praline, du réglisse, de la barbe à papa ou de l'amende. La famille marine, quant à elle, reproduit avec fraîcheur l'odeur des embruns aquatiques. La famille musquée donne plus de rondeur et une sensation de propre aux essences qui en contiennent. Enfin, notons que l'une des catégories les plus concernées par l'utilisation des molécules de synthèse reste la famille fruitée. En outre, seul le cassis et l’osmanthus peuvent être utilisés naturellement.
Aujourd'hui très contrôlées, les molécules de synthèse sont loin d'être des ennemis de la parfumerie. Bien au contraire, elles ont permis d'ouvrir considérablement les possibilités offertes aux créateurs, laissant ainsi libre cours à leur créativité pour notre plus grand plaisir.