L’Orpheline : La femme poussière d’étoiles cendrées
Chaque parfum de Lutens est une histoire, chaque senteur, un fragment de souvenirs, le morceau d’une sensation ou d’un amour du poète parfumeur.
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Avec l’Orpheline, sorti en 2014, la création fougère fusante se transforme en un encens glacé pour mieux encore nous surprendre avec un fond chaud et tendrement oriental. Avec le temps la blessure du poète s’est refermée, l’Orpheline, elle, transforme sa cendre métallique en un nouveau souffle de vie chaud qui embrase nos peaux.
L’Orpheline ou lorsque la création parfumée se fait le roman en senteurs des blessures de Lutens...
Chacun de nous renferme ses secrets et ses blessures, ses non-dits et ses abandons. Bien souvent les artistes choisissent de faire de leurs blessures originelles des œuvres d’art comme pour mieux chasser les ombres ou les faire se magnifier par la grâce de la mélancolie. Souvent les mots sont les armes de cette tristesse, pour Lutens les mots seront les senteurs et les senteurs les mots. L’Orpheline est née de ces mots, ces maux d’enfance.
L’Orpheline est la part abandonnée de Lutens, cette féminité mélancolique et revêche qui se sentit constamment abandonnée par un père inconnu, puis haï, puis oublié. L’Orpheline dépeint en parfum ce constat d’abandon, de la douleur initiale et vive à la paix enfin retrouvée entourée de la chaleur de ce réconfort.
« C’est la mémoire, le pardon et de sorte, ce qu’aujourd’hui, il pourrait en subsister : de la poussière. Elle est non seulement au féminin mais n’a pas de pluriel. De ma vie, elle est le sillage, ce qu’il reste quand tout a disparu. Elle est l’invisible qui, voile après voile, là où on l’oublie, se décline en tous gris. »
Ce parfum, un des plus intimes de Serge Lutens, s’empare de souvenirs enfumés pour s’envoler vers la chaleur et l’Orient. Tel une quête initiatique, l’Orpheline surprend et ensorcelle.
L’Orpheline cette poussière qui se transforme en or ambré pour créer un « oriental cendré »
Bien loin des bouteilles aux luxes ostentatoires, L’Orpheline se propose dans l’habituel flacon carré sans dévoiler ne serait-ce qu’une idée de la fragrance que nous aurons le plaisir de découvrir. Il ne faudrait se fier alors qu’aux quelques mots du poète pour accompagner cette bien jolie Orpheline, loin d’être aussi triste qu’elle n’y parait.
« Friable mais entière. À demi-mot, son nom se fêle. Avant la brisure, les deux premières syllabes portent le nom du poète qui même pouvait charmer les pierres. » Serge Lutens pour L’Orpheline.
L’Oliban et les notes aromatiques ouvrent l’Orpheline de leurs minéralités glacées. Heureusement un encens fumé, presque brûlé, s’impose face à cette tornade originelle pour l’enrober d’une poussière d’étoiles. Les notes boisées apportent leur touche de réconfort à cette fumée chaude pour préparer l’Orpheline a enfin se défaire de ce sentiment de glace. Enfin les profondeurs orientales attirent irrésistiblement notre encens vers la douceur d’un réconfort et la chaleur cotonneuse de muscs blancs.
De l’avis général, L’Orpheline est acclamé comme un chef d'œuvre de la parfumerie tant sa construction olfactive autour de l’encens semble aussi précise que le calibrage d’un poème ou d’un roman cathartique. En cette histoire parfumée de l’Orpheline, chacun peut trouver résonance à son parcours de vie.