La maison Dior avait déjà marqué son envie importante de changements en lançant le fabuleux mais sujet à controverses Poison. Quelques années plus tard, en 1988, la vénérable maison de couture et de parfumerie proposera aux hommes avec Fahrenheit un parfum aussi original et novateur que Poison l’eut été pour ces dames. L’univers artistique et olfactif de Fahrenheit est inédit, complet et surtout véritablement inédit.
Fahrenheit, le pari fou du parfumeur Jean-Louis Sieuzac et de la maison Dior
Après avoir osé sortir le délictueux mais si divin Poison, le directeur des parfums Dior, Maurice Roger, n’hésita pas à offrir à ces messieurs le joli et original Fahrenheit composé de main de maître par Jean-Louis Sieuzac. Pourtant les tests de Fahrenheit auprès de la gente masculine n’étaient pas forcément probants… Mais qu’importe ! Le grand patron Dior jugeait ces essais contraires à la liberté de création, qui se devait d’être avant tout audacieuse. Il adorait d’ailleurs répéter avec humour : « Moins de test, plus de testicules ! » . Un pari fou qui s’avéra être rapidement payant tant pour Poison que pour Fahrenheit…
Toutefois, malgré l’audace de ce magnifique Fahrenheit, Maurice Roger savait qu’il s’était adressé à un des maîtres de la création des parfums troublants et novateurs. Effectivement, avant Fahrenheit, Jean-Louis Sieuzac avait déjà créé Opium d’Yves Saint-Laurent, Bel-Ami d’Hermès ou bien encore Grey Flannel. Fahrenheit n’était donc pas son premier parfum en totale rupture avec les classiques.
Quoi qu’il en soit, Fahrenheit offre le sillage d’un homme nouveau qui se joue de la nature pour semer le feu et la glace, les fraicheurs et les brûlures, au travers d’accords historiques qui ne passeront absolument pas inaperçus.
« Le parfum est pensé pour offrir une nouvelle vision de la virilité, évoquant un homme séduisant et séducteur, épris de grands espaces. » Le Parisien pour Fahrenheit de Dior.
Dior Fahrenheit ou le fabuleux accord de violettes boisées
Bien que Jean-Louis Sieuzac ait déjà exploré le sujet de la violette dans le magnifique Grey Flannel en l’offrant verte, cette fois il persiste et signe dans Fahrenheit avec sa trouvaille moléculaire (l’octylcarbonate de méthyle) en la rendant toujours plus fleurie mais aussi plus sombre. Un accord légendaire qui laissa une trace indélébile dans l’histoire de la parfumerie, qui plus est la parfumerie masculine.
« Une signature reconnaissable entre toutes : l’association emblématique de bois et de feuilles de violette aux accents verts et boisés fait maintenant partie des accords historiques de la parfumerie. » The Fragrance Foundation pour Fahrenheit de Dior.
Outre cette délicate violette aux mille et une surprises, Fahrenheit n’hésite pas à nous jeter dans un bain de fraicheurs de citron et de lavande… Puis à offrir à ces messieurs, au cœur, un joli bouquet de fleurs composé d’une délicate aubépine mais aussi, bien sûr, de violettes. Pourtant l’effet boisé-cuir des profondeurs nous jette en plein feu sensuel, comme pour mieux nous surprendre entre styrax, vétiver et patchouli.
Le nouveau baroudeur de Dior ouvre avec Fahrenheit une parenthèse parfumée enchantée qui ne se terminera pas de sitôt. D’ailleurs quelques années plus tard Dior Homme prolongera lui aussi les envies de fleurs de ces messieurs…