Kenzo Homme ou Ça sent beau nous offrait des effluves européens et asiatiques à la beauté florale inouïe. Kenzo va brusquement changer de direction pour nous proposer en 1996, sous les houlettes des deux génies de la parfumerie, Dominique Ropion et Jean-Louis Sieuzac, un Kenzo Jungle Eléphant opulent et brûlant de senteurs torrides. Sa présence se fait remarquer, son aura est unique Kenzo Jungle Eléphant fait partie encore aujourd’hui de ces « ovnis » parfumés qui laissent une trace indélébile, éléphantesque devrait-on dire plutôt, de leur passage.
Kenzo Jungle ou la rencontre détonante entre deux « poids lourds » de la parfumerie
Le destin les a fait se croiser plusieurs fois dans une même vie, Jean Louis Sieuzac et Dominique Ropion étaient faits pour composer ensemble un parfum phénoménal, un parfum surprenant et opulent qui serait le symbole de l’union de ces deux maîtres de la parfumerie. Ce parfum se nommera Kenzo Jungle.
Effectivement Dominique Ropion connaissait déjà Jean-Louis Sieuzac en ayant travaillé pour lui. Alors qu’il était encore jeune parfumeur, Jean-Louis Sieuzac, lui en revanche, était déjà reconnu dans le monde entier pour ses créations puissantes, à l’originalité débordante tels Coriandre, Opium ou bien encore Fahrenheit. Quelques années plus tard, ils officieront tous deux dans la même entreprise de parfumerie et enfin, le maître va composer avec l’élève devenu talent de la création, le beau et inénarrable Kenzo Jungle Eléphant.
Kenzo Jungle Eléphant ne cherche en rien à ressembler aux autres parfums, il rompt les codes, marche sur les jus épurés et ouvre les portes d’une nature et d’une animalité vivantes, tant et si bien que l’on pourrait les imaginer à nos côtés ou du moins dans une cyber-nature si proche de l‘univers de Kenzo.
Bain d’épices et de cashmeran pour un Kenzo Jungle brûlant
Dominique Ropion avoue avec délice avoir pour la première fois osé dans Kenzo Jungle Eléphant jouer de la surdose du cashmeran, une matière première qu’il affectionne particulièrement pour sa force et son animalité qui se joue des barrières entre parfum féminin et parfum masculin.
« Il existe des matières fantastiques. J’ai toujours adoré le cashméran que j’ai utilisé en très grosse quantité dès Jungle Elephant d’ailleurs. C’était la première fois que j’en mettais énormément dans un parfum. Et je trouve ça fantastique le cashméran. » Dominique Ropion.
D’ailleurs Kenzo Jungle Eléphant ne cherche pas à poser des barrières de genre et se destine aussi bien à un public féminin qu’à un public masculin, du moment que l’on souhaite l’apprivoiser ! Cet éléphant majestueux nous laisse croire pourtant qu’il peut être docile avec des notes de têtes fraîches de mandarine. Mais rapidement le cœur va se dévoiler en un cocktail de senteurs sauvages et épicées à souhait. Toutefois héliotrope, girofle et mangue viendront se marier à ces épices colorées pour offrir leurs douces notes gourmandes et délicates. Puis « l’animal sauvage parfumé » se dévoile totalement en nous emportant dans ses pas vers des profondeurs ultra puissantes de cashméran bien sûr, mais aussi de patchouli et de vanille, gourmandises venant une nouvelle fois contrebalancer la force sauvage de ce monument de la parfumerie.