La Fille de Berlin : Lorsque la fleur et la femme s’habillent d’un même parfum
La Fille de Berlin apparait telle une douce femme fleurie et épineuse en 2013 dans la belle collection des « Fleurs sans cueillette » aux cotés de Nuit de Cellophane ou bien encore de son illustre prédécesseur dans le domaine, Sa Majesté La Rose.
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Cette rose-là est bien plus faite pour être regardée et sentie que pour être cueillie, trop sauvage, trop caractérielle peut être ? Quoi qu’il en soit La Fille de Berlin s’inscrit dans un vibrant hommage du cœur signé Lutens et Sheldrake.
Et si La Fille de Berlin était une femme chère au cœur de Lutens ?
Bien sûr lorsque nous découvrons cette bien rouge fragrance nous sommes attirés tant par la séduction lascive de sa couleur que par la curiosité qui nous pousse à vouloir connaitre la mystérieuse femme dont Lutens veut parler avec ce nouveau parfum La Fille de Berlin.
En réalité trois « femmes » occupent le cœur de cet hommage poignant : la rose, la ville de Berlin et la maman de Serge Lutens. Entre joies et drames, épines et tendresse, chacune à leur façon habitent La Fille de Berlin pour faire de cette fragrance totalement inédite et surprenante un parfum addictif et passionné.
La Fille de Berlin est bien « une fille des extrémités », un parfum hésitant entre l’hommage d’un enfant meurtri par la mort de sa mère et la passion d’un homme artiste pour une ville dans laquelle il est né. Car Berlin a appelé Lutens auparavant pour en faire un magnifique livre photo, Serge Lutens Berlin à Paris. Toutefois il semblerait qu’il n’est pas encore tout dit et que nous ayons la chance qu’il ait choisi de leur faire de façon parfumée avec « La Fille de Berlin ».
La Fille de Berlin semble donc nous réserver des contrastes saisissants entre coups de griffes et coups de cœur.
La Fille de Berlin est une rose fatale, une femme épineuse...
Lorsque Lutens choisit de mettre une matière première parfumée à l’honneur, il met cette senteur star au cœur de la couleur du jus de son si sobre flacon. Avec le rouge sanguinolent qui semble nous attaquer de front, nous comprenons rapidement que la rose que Lutens souhaite nous offrir n’aura guère la tendresse habituelle de ses rivales.
Poivre noir et épices nous sont jetés en plein nez par cette Fille de Berlin qui s’annonce terriblement épineuse et pleine de caractère. Heureusement elle s’adoucit rapidement pour faire exhaler de précieuses notes fruitées confites digne du maître Lutens. Puis la rose puissante, charnelle, charmante apparait accompagnée de sa meilleure alliée, la violette, pour nous faire oublier de sa tendresse sa colère olfactive presque métallique du début. La note presque confiture de framboise nous apporte un nouveau réconfort liquoreux qui nous enlace dans cette tendresse fleurie. Toutefois le géranium nous rappelle que cette rose adoucie a toujours autant de tempérament.
Enfin nous atteignons les profondeurs cachées de cette rose qui se dévoile peu à peu sous quelques sensualités de bois ambrés et de musc. La douceur fumée et liquoreuse se dissipe petit à petit pour se transformer en une rose presque animale où la fourrure ambrée permet l’évocation de tous les plus beaux souvenirs maternels.
La Fille de Berlin est un magnifique oriental fleuri noble et racé, présenté à la fois comme une douceur féminine presque maternelle tout en affichant un tempérament de feu presque virile. Parfum de l’émotion, La Fille de Berlin nous transporte dans la ville et la vie de Lutens, balayée entre drame originelle et joie de la contemplation.