Eau de parfum La Vierge de Fer Serge Lutens

Serge Lutens
Concentration
  • Eau de parfum
Facettes
Date de création
  • 2013

La Vierge de Fer : Entre ombres funestes et lumières pures...

Il y a les parfumeries classiques et la parfumerie Lutens. Une création artistique de l’instant, une échappée sauvage poétique où la parfumerie marketing s’oublie au profit de notes originales et de noms de baptêmes qui le sont tout autant.

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Prix constatés sur ces sites le 14-01-2017
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Donner un nom de torture à un parfum, Vierge de Fer, cela ne peut être que du Serge Lutens ?  D’autant plus que la torture n’a rien d’un supplice mais plutôt d’une douce symphonie où le lys tient la note principale, et magistrale...

La Vierge de fer, un bien curieux nom pour un parfum ?

La « sauce marketing » dont s’accommode l’univers de la parfumerie classique est totalement absente de l’univers olfactif, créatif et imaginatif de Serge Lutens. Alors quels que soient les concepts ou les discours moralisateurs, Serge Lutens se sert de ses parfums pour s’exprimer, tout comme un peintre ou un romancier créent une œuvre, sans l’envie précise de la vendre mais juste pour le plaisir de la partager. Quand bien même l’œuvre choque ou le titre donné laisse interrogateur. Car oui La Vierge de fer était une torture, un nom qui semblerait a priori donc impossible à faire porter à un parfum, tant il est censé exhaler le bien-être et la beauté et pas la terreur.

Dans le cas présent, La Vierge de Fer est bien une provocation de son auteur. Elle titille nos peurs et nos terreurs profondes pour les faire sortir de nos peaux par un parfum. Parce que tout humain est ombre et lumière, tous les parfums de Lutens sont des clairs obscurs. La Vierge de Fer sonne l’écho de ses contraires terriblement humains et propose un lys tantôt pur et virginal, comme la Vierge qui l’a souvent porté, tantôt sombre et sensuel comme le « sublime supplice » de nos blessures d’amour.

L’Ode au lys clair-obscur par La Vierge de Fer de Lutens

La Vierge de Fer est tout sauf une eau blanche et affairée, triste ou austère comme pourrait laisser penser son flacon pourtant transparent et pâle.

Détrompez-vous le grand Lutens vous a encore piégé ! D’ailleurs il suffit de plonger dans les premières notes fruitées et vertes de cette Vierge de Fer pour comprendre que ce parfum n’aura absolument rien de la torture, si ce n’est que le supplice d’y résister… Le départ se fait donc fusant et végétal comme une montée en puissance augmentée par des aldéhydes métalliques qui nous font trembler.

Voilà enfin le précieux invité de lys qui arrive au cœur de la composition et nous sommes rassurés par les senteurs ultra-féminines de la jolie fleur blanche qui se repend avec volupté aux côtés des narcisses. Bien plus encore le lys s’offrira à de profondes sensualités auquel il n’était guère habitué en se mélangeant à un encens brûlant et quelques épices orientales.

Lutens voit les futurs adeptes de La Vierge de Fer comme « des personnes qui désirent sortir de leur propre peur. C’est le thème de ce parfum : la peur qu’il faut franchir d’être soi-même. ». 1 Ainsi cette odyssée en crescendo du lys s’amuse à nous faire trembler avant de nous réconforter tout comme Lutens nous effraie avec un nom étrange pour mieux nous offrir ce magnifique parfum fleuri doux comme le printemps et la jeune demoiselle.