Les années 70 ont offert aux femmes des parfums opulents, très élégants et puissants. Mais cette décennie a offert aussi une des plus grandes nouveautés olfactives de la parfumerie moderne : l’utilisation de l’hédione. C’est tout d’abord le beau Eau Sauvage qui utilisera cet accord frais puis ce sera au tour des femmes de l’apprécier grâce aux talents de Robert Gonnon dans le joli et novateur Ô de Lancôme.
O de Lancôme, le premier grand succès du parfumeur Robert Gonnon
Quand Robert Gonnon composa aux côtés de Jean Gréget Ô de Lancôme, il fut principalement inspiré par la demande d’Armand PetitJean, le fondateur de Lancôme : la création d’un parfum frais qui exhalerait les effluves d’eaux de Cologne masculines sans pour autant perdre une once de féminité. Le moins que l’on puisse dire, c’était que le pari était osé à une époque où les parfums laissaient des sillages chics, opulents mais certainement ni verts, ni naturels.
Assisté du fondateur de Lancôme en personne, les deux parfumeurs de la société Firmenich utiliseront la découverte récente de leur société pour appuyer leur composition : l’hédione. Effectivement, la molécule extraite de la fleur de jasmin a été découverte il y a peu et ses propriétés olfactives délicatement fleuries mais très aquatiques furent déjà appréciées dans un grand bestseller de la parfumerie, Eau Sauvage. Alors, les créateurs choisirent de composer Ô de Lancôme autour de cette belle hédione qui confèrera à l’ensemble une fraîcheur et une tonicité totalement inédites.
Ô de Lancôme sera le tout premier parfum que créa Robert Gonnon. À la vue du succès de celui-ci, le jeune parfumeur fut rapidement appelé par toutes les grandes maisons de parfumerie (Courrèges pour Empreinte, Cacharel pour Anaïs Anaïs…) pour y exercer ses talents.
Hédione et senteurs chypres pour un vent de fraicheur nommé O de Lancôme
Sans aucun doute, l’hédione a marqué de son sceau rafraîchissant toute la composition des parfumeurs Firmenich pour Ô de Lancôme. Cependant la toute nouvelle molécule a su s’entourer des plus belles matières premières parfumées afin de créer ce qu’Armand Petitjean voulait comme une « Eau de Toilette fraîche et vivifiante, délicieusement spontanée et naturelle. ».
Ainsi citron, mandarine et bergamote rivalisent de zestes acidulés pour mettre en lumière le joli romarin. Au cœur les jolies fleurs se découvrent sous les traits de chèvrefeuille et de jasmin tout en s’enrobant du velouté d’un abricot ensoleillé. L’œillet apporte à ce coeur sa facette fleurie poivrée là où l’hédione vient tout renverser de son vent frais et légèrement citronné. Après un tel bain de fraicheur, le joli Ô revient en profondeur vers des senteurs puissantes et chyprées très tendances dans les années 70. C’est ainsi que vétiver, santal, patchouli et mousse de chêne feront le nid délicat mais très sensuel du vivifiant Ô de Lancôme.
« La femme romantique a toujours eu sa place dans le cœur des créateurs de vêtements, de cosmétiques ou de parfums. La maison Lancôme l'a très bien compris et leur offre une eau dynamisante sublime et délicate. » Le Parisien pour Ô de Lancôme.