Sorti en 1985, « Poison » représente le fruit défendu. À la fois très féminine et ultra séductrice, la fragrance « Poison » connaitra un succès fulgurant. Ensorcelant « Poison » est réellement la star des années 80. L’objectif premier du parfum « Poison » c’était d’être provocant… Nul doute que l’objectif a été atteint. Provocant, déroutant, mystérieux, voire choquant, « Poison » a dépassé tous les espoirs de la maison Dior. « Poison » restera le parfum de l’éternelle séductrice, celle qui n’écoute que ses envies, une composition des plus audacieuses signée Edouard Fléchier.
Edouard Fléchier imagine le fruit défendu : Dior Poison
Né à Grasse en 1949, Edouard Fléchier a grandi au cœur des champs de jasmin et de rose. Il intègrera donc tout naturellement l’école Roure (aujourd’hui Givaudan), avant d’y travailler. Edouard Fléchier est considéré comme l’un des parfumeurs les plus créatifs de sa génération. Hypersensible, inventif, Edouard Fléchier aime créer des émotions, tout en suscitant des senteurs intemporelles. On doit à Édouard Fléchier, de beaux parfums comme « Courrèges in Blue » de Courrèges, « Acqua Di Gio pour Femme » d’Armani ou encore « Une rose » de Frédéric Malle.
Poison de Dior, un parfum entre amour et agression
« Poison » débute par une association audacieuse et hors du commun qui conjugue le fruit avec la prune, les épices avec la coriandre et les baies de rose. Parce que son origine est incertaine, la coriandre est également appelée « persil arabe » et « persil chinois ». Le nom coriandre vient du grec « Koris » qui signifie « punaise de lit », en raison de l’odeur de ses feuilles fraiches qui rappellent celles des punaises. En Europe, la coriandre est utilisée depuis très longtemps grâce à ses propriétés médicinales. C’est également une épice très prisée dans la cuisine orientale ou indienne. En parfumerie, l’essence de coriandre est obtenue par distillation des graines réduites en poudre. La coriandre dégage des tonalités puissantes, camphrées, poivrées, voire lavandées. Puis, le cœur de « Poison » continue sur la même puissance en associant la cannelle, la tubéreuse, la fleur d’oranger, l’œillet et le jasmin, offrant alors des notes fleuries, miellées et intenses. Si la tubéreuse est originaire du Mexique, elle a été introduite à Grasse au 17e siècle. La tubéreuse est une fleur féminine à souhait. Son odeur est à la fois puissante, entêtante, et jasminée. La tubéreuse est sensuelle, on dit même que la fleur est aphrodisiaque. Les fleurs sont ramassées à la main et l’absolu de fleur est extrait par solvants volatils. Les notes de fonds de « Poison » donnent un tourbillon d’ivresse tant elles sont sensuelles et enveloppantes. Elles conjuguent en effet, l’apoponax, la vanille, les muscs blancs, le santal et le miel. C’est le grand maitre verrier, Maurice Marinot, qui a réalisé le flacon de « Poison ». Le mystère de la fragrance est ici renforcé par la couleur améthyste du flacon. Il arbore, par ailleurs, la forme de la pomme, rappelant une dernière fois que « Poison » est le résultat du fruit défendu.